Un excès de fibres ou de graisses la veille d’une compétition peut compromettre la digestion et nuire à la performance, même chez les coureurs expérimentés. À l’inverse, certains athlètes tolèrent très bien des repas riches en glucides complexes, alors qu’ils provoquent des inconforts pour d’autres.
La composition du dernier dîner avant une course ne relève pas d’une formule universelle. Les besoins varient selon l’intensité de l’effort, la durée prévue et les habitudes digestives de chacun. Pourtant, quelques principes clés font consensus dans la préparation nutritionnelle à l’effort.
Pourquoi le repas de la veille est décisif pour ta course
La veille d’une course, chaque détail pèse déjà. Ce qui termine dans l’assiette influence directement la performance, notamment sur marathon ou semi-marathon où la moindre approximation se paie cash. Le repas avant course n’a rien d’un dîner ordinaire : il sert à préparer le corps à l’effort, à recharger les réserves de glycogène et à éloigner le spectre de la défaillance physique.
Le glycogène, cette réserve précieuse stockée dans les muscles et le foie, devient le carburant principal lors d’un effort prolongé. Si l’apport en glucides la veille fait défaut, les réserves fondent trop vite et la fameuse « panne » attend le coureur au tournant, parfois bien avant la ligne d’arrivée. Manger la veille d’une course revient donc à faire le plein d’énergie tout en évitant les aliments qui pourraient troubler l’estomac.
Quant à l’hydratation, elle ne se joue pas seulement le matin du départ. Un mauvais équilibre hydrique peut gâcher la fête, même sur une courte distance. Fractionner l’apport en eau, avec régularité mais modération, permet de rester prêt sans déséquilibrer l’organisme.
Voici les repères à suivre pour optimiser ce repas stratégique :
- Préférez les glucides complexes pour recharger efficacement les stocks de glycogène.
- Écartez les plats trop riches en graisses ou en fibres pour ménager le système digestif.
- Prévoyez l’effort : le repas veille course doit rester digeste, familier et sans surprises.
À l’approche d’un départ, que ce soit sur route ou en trail, maintenir une alimentation avant course régulière apporte sérénité au corps comme à l’esprit. La veille, chaque choix nutritionnel devient stratégique ; la victoire ne se joue pas à table, mais elle peut y être compromise.
Quels aliments privilégier (et lesquels éviter) pour une énergie durable
Le mot d’ordre : simplicité et constance. La veille d’un marathon, l’organisme réclame un carburant facilement disponible. Miser sur les aliments riches en glucides complexes, riz blanc, pâtes, pommes de terre, semoule, aide à reconstituer efficacement les réserves de glycogène. Un plat de pâtes nature, accompagné de légumes cuits, assure à la fois digestibilité et apport énergétique. Le pain blanc complète la liste des incontournables, car il passe mieux que le pain complet, souvent trop riche en fibres.
Côté protéines, le choix se porte sur des produits maigres : poisson blanc, volaille sans peau. Ils favorisent la récupération musculaire, tout en restant légers pour l’estomac. Un yaourt nature peut venir clore le repas, apprécié pour sa douceur et sa bonne tolérance digestive.
Certains aliments sont à tenir à distance : plats en sauce, fritures, mets épicés ou gras, qui risquent de déclencher des troubles digestifs ou de ruiner la nuit précédant la course. Les légumes crus et les légumineuses, champions toutes catégories de la fibre, peuvent se transformer en adversaires imprévus et compromettre l’effort du lendemain.
Pour y voir plus clair, voici ce qu’il vaut mieux mettre au menu… ou pas :
- À privilégier : riz blanc, pâtes, semoule, pommes de terre, légumes cuits, pain blanc, yaourt nature, protéines maigres.
- À éviter : aliments gras, frits, épicés, plats en sauce, légumineuses, légumes crus, fromages affinés.
Se nourrir avant une course, c’est avant tout miser sur la prévisibilité : limiter l’imprévu et offrir au corps un terrain connu, propice à l’effort.
Exemples de menus simples et efficaces pour la veille d’une course
À la veille d’une compétition de course à pied, la sobriété guide les choix. Chaque ingrédient prépare la suite, chaque bouchée compte. L’objectif : garantir un apport optimal en glucides complexes tout en épargnant le système digestif. Les recettes les plus simples tiennent la corde. Un dîner basé sur des pâtes ou du riz blanc, accompagné d’une sauce tomate nature, sans excès de matière grasse, trace la voie. Ajoutez une portion de volaille grillée ou de poisson blanc pour couvrir les besoins en protéines maigres et soutenir la récupération musculaire.
Voici ce que pourrait contenir un repas parfaitement calibré :
- Entrée : quelques légumes cuits, comme des carottes ou des courgettes à la vapeur, pour une note de douceur.
- Plat principal :pâtes blanches ou riz blanc avec filet de poulet ou poisson blanc, un trait d’huile d’olive, quelques herbes pour relever le tout.
- Accompagnement :pain blanc pour renforcer les réserves de glycogène.
- Dessert :yaourt nature, banane bien mûre ou compote sans sucre ajouté.
L’hydratation avant course mérite la même attention. L’eau reste le meilleur choix, à consommer par petites quantités réparties sur la soirée. Les boissons isotoniques peuvent compléter si elles sont déjà bien tolérées. Ce dîner n’est pas le moment de tester des recettes inédites ou des desserts sophistiqués : la régularité prime sur l’originalité.
Les conseils d’experts pour adapter ton repas à ton objectif et éviter les faux pas
La veille d’une course, tout se joue dans les détails du repas avant course. Les diététiciens et nutritionnistes rappellent que l’assiette s’adapte à la distance, à l’intensité de la compétition, et au vécu de chacun. Un plan nutritionnel pour marathon ne ressemble pas à celui d’un 10 km ou d’un trail court. Sur les longues distances, le mot d’ordre reste le même : maximiser les stocks de glycogène. Pour des courses plus rapides, la priorité va à la légèreté : un repas simple, pauvre en fibres et en graisses, suffit à éviter tout désagrément.
Selon l’objectif, voici comment ajuster son menu :
- Marathon et semi-marathon : augmentez les glucides complexes, diminuez les protéines, limitez les fibres. L’idée : recharger les stocks sans surcharger la digestion.
- 10 km, 5 km : restez sur un schéma classique. Un repas digeste, pauvre en fibres et en lipides, offre toute l’énergie nécessaire sans risque pour l’estomac.
- Trail : adaptez les quantités à la durée prévue, tenez compte de la difficulté du parcours et de votre tolérance individuelle.
L’hydratation s’anticipe, elle ne se rattrape pas à la dernière minute. Boire régulièrement dès la veille, sans excès, permet d’arriver serein au départ. Les spécialistes déconseillent toute nouveauté : la veille d’une course, rien ne doit troubler l’habitude. Miser sur la routine, c’est offrir la meilleure rampe de lancement à la performance.
Rien n’est plus satisfaisant que de franchir la ligne d’arrivée avec la sensation d’avoir pris les bonnes décisions la veille. La table, ce soir-là, devient le premier terrain de la victoire.


